Dans la grande cour un bataillon du Kommissariat s’est formé. Tous en uniforme noir, tous au garde-a-vous, equipement d’entrainement à la ceinture.
Le Commissaire du peuple Fallout sort de la Kommandatur, grand imperméable de cuir noir frappé de l’ecusson à tête de mort, uniforme impéccable, gants blancs immaculés.
D’un pas lent et mesuré il passe en revue les troupes d’un air mauvais.
Il s’arrête devant une frèle jeune fille. Son uniforme mal ajusté trahi une maigre experience des choses militaires. Son regard glacial descend de la tête au pied, au fur et à mesure de cette interminable descente la crispation sur son visage s’accentue.
Il relève soudain la tête en vocifèrant : « Camarade Nalhyaah !!! Comment osez-vous vous presenter à moi dans une tenue pareille !! Ou croyez-vous être ?! »
Immobile la jeune fille tente de réajuster un garde-à-vous deja tendu au maximum. Elle manque d’ouvrir la bouche mais les recommandations de ses camarades lui reviennent en tête, ne jamais repondre au Commissaire du peuple Fallout sans autorisation expresse de sa part.
« Vous êtes à Terra Prima ! Le phare du desert ! Au coeur du Soviet Suprème ! A quelques mêtres à peine de son Omnicience !! C’est sous son regarde bienveillant que vous vous entrainez ! Ici se prépare la plus formidable machine de guerre du desert ! »
Le Commissaire fait un pas en arrière pour embrasser le bataillon en entier du regard :
« Le fascisme rampant ne vous fera aucun cadeau si vous n’êtes pas vigilant !! Vous êtes le dernier rempart de l’humanité ! Les protecteurs du peuple libre ! Vous ne pouvez pas vous permettre le moindre relachement, la moindre faiblesse, le moindre faux pas !
L’Omni-tsarine compte sur vous ! Son combat c’est le votre ! Sa force c’est vos bras ! Sa volonté c’est notre courage ! » Le Commissaire reprends sa marche, sa voix puissante continue de tonner dans la cour.
« Vous croyez que je vais vous apprendre à tirer... A quoi bon si vous n’êtes pas au bon endroit !!! Vous croyez que je vais vous apprendre à vous mettre à couvert ? A quoi bon si vous êtes sous un feu croisé !!! Vous n’êtes pas des pillards, vous n’êtes pas des nomades, vous êtes des militaires !!!
Le Commissaire s’arrête net et fait un signe de tête à Pouf. Celui-ci s’avance d’un pas et crie d’une voix grave : « Demi-tour... gauche ! En avant... marche ! Une ! Deux ! Une ! Deux ! »