PART ONE (by Gwen)
"Quoi ?"
A l'annonce de cette nouvelle, la Capitan Liv Sorensen avait perdu son self-control légendaire. Elle semblait agitée tout à coup, ne tenait plus en place, palissait et rougissait à tour de rôle, et était parcourue de petits tremblements nerveux.
"Mais comment est-ce arrivé ?
- Accident lors de l'entraînement, mon Capitan.
- Amenez-moi à lui immédiatement !
- Cet impossible, mon Capitan, la Spetsnaz Doktor Yunfa l'a mis au repos strict : pas de visites, c'est formel.
- C'est un ordre, Ouliakov..."
La tonalité impérative qui s'exhalait de cette phrase fit naître chez l'Ouliakov un long frisson qui se répandit le long de son dos.
"Bien entendu, mon Capitan. C'est par là..." dit-il en sortant de la tente.
Liv n'en revenait pas... Gwen, son Gwen, blessé lors de l'entraînement. "Sérieusement blessé, avait précisé l'Ouliakov. Un miraculé comme le dit le Doktor Yunfa". Liv s'en voulait plus que jamais. C'était pour la suivre, elle, que Gwen avait quitté son poste de Secrétaire Général et s'était engagé dans la Spetsnaz. Jusqu'à présent, cela lui avait valu 50 coups de fouet et maintenant un grave accident lors de l'entraînement. De plus, voilà un moment qu'elle s'évertuait à le repousser. Et cet homme l'aimait encore. Elle comprit alors comme Gwen tenait à elle.
C'est profondément troublée et les larmes aux yeux que Liv arriva à l'infirmerie du camp. Lorsqu'elle entra, Yunfa la regardait en souriant.
"Je vous attendais, mon Capitan. Entrez donc, il est au fond, au calme.
- Merci Doktor... Vous pouvez disposer, Ouliakov."
Elle s'approcha silencieusement. Son homme dormait paisiblement, torse nu recouvert par un bandage un peu tâché de sang. Sa respiration était tranquille, le camp était calme. Elle attendit avec patience que son homme se réveille...
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PART TWO (by Liv)
Liv avait passé près d’une heure assise aux cotés de Gwen. Parfois le Doktor Yunfa venait à leur coté pour administrer quelque médicament à Gwen, mais elle ne chercha pas à engager de conversation avec Liv, elle avait compris que celle-ci voulait être seule, seule avec Gwen.
Alors que la chirurgienne du Spetsnaz était sortie pour se ravitailler en ces nouveaux analgésiques NU-128-Z, Liv, épuisée, à deux doigts de s’endormir aux cotés de Gwen, perçut un mouvement de la part de ce dernier.
Toute fatigue quitta son corps.
« -Gwen… Tu m’entends ? C’est moi, Liv.
-… »
Gwen entrouvrit les yeux, il était encore sous l’influence des médicaments, l’esprit embrumé.
« -Liv ? C’est toi ?
- Oui Gwen, je suis là.
- Liv, je…
- Ne parle pas, le Doktor a dit que tu devais éviter les efforts.
- Liv, je…
- Gwen, s’il te plait. Tais-toi et écoutes moi.
L’accident et la blessure que tu viens de subir m’ont fait réfléchir. J’ai compris maintenant, compris pourquoi tu avais renoncé à ton poste de Secrétaire Général, pourquoi tu avais obtenu ta mutation au Spetsnaz. Pourquoi tu avais fais tout ce chemin depuis Terra-Prima, toi qui n’est pourtant pas un guerrier. J’ai compris aujourd’hui, et aujourd’hui plus qu’avant je ne veux pas te perdre. Alors que tu étais en poste à Terra-Prima, tu étais ma motivation sur le champ de bataille, celui pour qui je me battais. Maintenant que tu es à mes cotés, plus encore qu’avant c’est pour toi que je me bats, pour toi, pour nous.
Oui pour nous. Quand cette guerre sera finie, c’est avec toi que je veux vivre, avec toi que je veux avancer. Où ? Peux m’importe tant que nous sommes cotes à cotes.
Je…
Je…
Je t’aime Gwen.
- Je sais, Liv. Je sais. »
Ces mots que Gwen venait de prononcer, ils firent naître dans le cœur de Liv une chaleur, une brûlure et quelle brûlure ! La douce brûlure de l’amour qu’elle portait pour Gwen, il était plus fort que jamais, tout comme son bonheur d’être aux cotés de celui qui était maintenant beaucoup plus que son binôme, l’homme qu’elle aimait.
Elle prit la main de Gwen dans les siennes, lui sourit.
Les yeux dans les yeux, ils étaient heureux.
De chaudes larmes coulaient sur les joues de Liv.